Pourquoi est-ce que ça nous concerne tous ?
Parce que ce sont les pouvoirs locaux qui financent une grande partie des infrastructures que nous utilisons chaque jour : routes, trottoirs, crèches, halls sportifs, égouttage, écoles, maisons de repos…
Or les communes représentent près d’un tiers des investissements publics en Wallonie. Quand elles ralentissent, c’est toute la Région qui tousse.
Un retournement brutal depuis 2025
Entre 2020 et 2024, grâce à différents plans européens, fédéraux et régionaux, les investissements publics ont fortement soutenu l’activité du secteur.
Résultat : des entreprises qui tournaient bien et des chantiers qui avançaient.
Mais depuis début 2025, la tendance s’est inversée :
- –15 % de commandes pour les entreprises actives dans les travaux publics ;
- –37,5 % de budgets d’investissement dans les communes wallonnes, une diminution certes habituelle en début de législature communale, mais particulièrement préoccupante dans le contexte actuel.
Les conséquences commencent déjà à se voir : des projets sont reportés, faute de visibilité financière. Thomas Dermine, bourgmestre de Charleroi, l’a rappelé sur la RTBF : « Une série de projets sont mis sur pause. Même des rénovations d’écoles doivent attendre davantage de perspectives financières. »
Un risque supplémentaire : le nouveau FERI
La transformation du FRIC en FERI ajoute une inquiétude supplémentaire.
Jusqu’ici, ces moyens étaient réservés exclusivement aux investissements.
Désormais, ils peuvent aussi servir à financer des dépenses courantes ou à rembourser la dette.
Concrètement : l’argent prévu pour rénover une école, une voirie ou un hall sportif pourrait être utilisé pour boucler le budget de fonctionnement.
Le secteur craint que l’investissement devienne une simple variable d’ajustement… au détriment du long terme.
Investir, ce n’est pas « dépenser »
Investir dans une voirie, un bâtiment communal ou une crèche, ce n’est pas “faire plaisir au secteur”.
C’est entretenir notre patrimoine, soutenir l’activité économique locale, améliorer le cadre de vie, préparer la Wallonie aux enjeux climatiques et garantir plus de sécurité, notamment sur les routes.
C’est aussi soutenir l’emploi local : les entreprises qui construisent, rénovent, entretiennent… ce sont des PME souvent installées au cœur de nos provinces.
Le message du secteur
Le secteur de la construction demande une chose simple :
que les moyens publics initialement prévus pour l’investissement restent utilisés pour… l’investissement.
Pas pour des dépenses courantes. Pas pour combler temporairement des trous.
Parce que chaque euro investi intelligemment aujourd’hui, c’est :
- une école plus sûre,
- une route plus praticable,
- un bâtiment public moins énergivore,
- et une économie locale qui reste debout.
En Wallonie, l’investissement local n’est pas un luxe : c’est un besoin.
Freiner maintenant, c’est prendre du retard sur notre qualité de vie, sur l’attractivité du territoire et sur la capacité des communes à se préparer aux défis de demain.
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Personne de contact
Hugues Kempeneers
Directeur général d’Embuild Wallonie
GSM : 0474 32 55 06
E-mail : hugues.kempeneers@embuild.be