Des obligations de rénovation attendues et assumées par le secteur
Contrairement à certaines idées reçues, le secteur de la construction demandait depuis plusieurs années l’introduction d’obligations de rénovation. Non pas pour faire peser une charge supplémentaire sur les ménages, mais pour restaurer une forme de vérité économique sur le marché immobilier.
« Lorsqu’un ménage achète un logement, il doit savoir clairement que des travaux seront nécessaires. Cette réalité sera désormais intégrée dans le prix d’achat. Cela permet d’acheter un bien moins cher aujourd’hui et d’investir progressivement demain. C’est une approche saine et favorable au pouvoir d’achat », explique Hugues Kempeneers.
Rénover, c’est réduire ses factures et augmenter la valeur de son patrimoine
Le secteur appelle les ménages wallons à investir dans la rénovation de leur habitation. Les bénéfices sont clairs : une réduction durable des dépenses énergétiques mensuelles et une augmentation significative de la valeur du bien.
« Faire passer une maison d’un label PEB G à un label PEB A fait augmenter en moyenne la valeur de son habitation de 72 000 euros. La rénovation n’est pas une contrainte, c’est un investissement », rappelle le Directeur général d’Embuild Wallonie.
Sortie du mazout : des règles claires pour décider en connaissance de cause
Le secteur de la construction se réjouit également de la clarification du calendrier de sortie des chaudières au mazout. Cette visibilité permet enfin aux ménages wallons de prendre des décisions en connaissance de cause, sans subir de changements permanents de règles.
Les délais actuellement évoqués — 2027 et 2031 — sont particulièrement rapprochés et laissent une marge de manœuvre limitée aux propriétaires pour adapter leur logement. Or, la décarbonation du chauffage ne se résume pas à un simple remplacement d’équipement : elle suppose bien souvent des demandes de permis, des travaux d’isolation, une adaptation des émetteurs de chaleur, voire une refonte complète du système existant. Ce sont des interventions lourdes, qui demandent du temps, des investissements conséquents et surtout un cadre lisible et un accompagnement adéquat.
En outre, le calendrier présenté demeure partiel. La question de la sortie progressive du gaz n’y est pas abordée, alors qu’elle constitue un élément central d’une trajectoire de décarbonation crédible et cohérente. Le secteur de la construction souhaite que cette trajectoire puisse être clarifiée rapidement, cette fois dans une réelle logique de concertation et de collaboration avec le Gouvernement.
Enfin, ce calendrier devra impérativement être complété par des mesures structurantes permettant de réussir la transition du chauffage. Au-delà de la visibilité sur les mécanismes de soutien, il est indispensable de garantir le renforcement des réseaux électriques et des réseaux de chaleur, ainsi que la mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour soutenir la transformation du secteur du chauffage vers des solutions pleinement décarbonées.
« On peut débattre des choix techniques et de la progressivité des mesures, mais au moins les règles sont désormais connues. Cette stabilité est indispensable pour restaurer la confiance et permettre l’investissement », insiste Hugues Kempeneers.
Un cap est fixé, il faut maintenant du concret
« Le Gouvernement a fixé une feuille de route claire et assumée. C’est un pas important et le secteur le salue. Mais une feuille de route ne suffit pas : ce sont désormais les modalités concrètes qui feront la différence sur le terrain », souligne Hugues Kempeneers.
La disparition progressive des primes directes est actée. Le secteur en prend note, d’autant que cette orientation figurait dans la Déclaration de politique régionale. Mais il faut le rappeler sans détour : les primes constituaient un levier extrêmement incitatif pour la rénovation et permettaient à de nombreux ménages de franchir le premier pas, de « mettre le pied à l’étrier » et de lancer leurs travaux.
« Le choix est fait d’intégrer ce soutien dans des mécanismes de prêts. Très bien. Mais à neuf mois de l’échéance d’octobre 2026, les ménages comme les entreprises attendent toujours des réponses simples et concrètes : qui pourra bénéficier de ces prêts ? À quelles conditions ? Pour quels types de travaux ? Et pour quels montants ? », insiste Hugues Kempeneers.
Pour le secteur de la construction, ces clarifications sont indispensables. Sans elles, il est impossible d’accompagner correctement les ménages, de sécuriser les projets et de maintenir un rythme de rénovation compatible avec les objectifs climatiques et économiques de la Wallonie.
« Ces prêts devront surtout être accessibles au plus grand nombre. Si l’accès est trop restrictif, la dynamique de rénovation s’essoufflera et les objectifs ne seront pas atteints. Le cap est posé, certains messages du secteur ont été entendus. Il faut maintenant passer à l’étape suivante : du concret, du concret et encore du concret, pour les ménages comme pour les entreprises », conclut Hugues Kempeneers.
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Personne de contact
Hugues Kempeneers
Directeur général d’Embuild Wallonie
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E-mail : hugues.kempeneers@embuild.be